Le Blog de Jean Pierre Rioual

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été 2008 :

Alice , quatorze mois

d’hôpital en hôpital

vendredi 24 mai 2019, par Jean Pierre


Septembre 2008, Alice un an et 2 mois, d’hôpital en hôpital.

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I) 5 juillet : un vomissement impressionnant,

puis suite continuelle de vomissements, avec diarrhées, perte de poids. Première visite du médecin de famille

(II) 14 juillet 2008 : Hôpital du Havre

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Hospitalisée 48 heures sous perfusion Une analyse de sang basique pas assez poussée, pas d’analyses des selles Diagnostic : une gastro-entérite qui dure. Recherche en hépatite A

Elle avait déjà perdu plus d’un kilo : un médecin nous dira plus tard :

« Quand un enfant a perdu 10 % de son poids, c’est assez alarmant pour qu’on fasse des analyses les plus poussées : je ne comprends pourquoi on ne les a pas faites ? »

Questions : 1) L’hôpital du Havre à ce moment manque –t-il de compétences en gastro-entérologie infantile ? Notons que c’est un moment décisif, car si à ce moment des analyses plus poussées avaient établi le bon diagnostic, l’intestin de la petite Alice n’aurait pas été gravement détérioré.

2) Quelle part la volonté de faire des économies prend –elle dans la décision de ne pas procéder à des analyses plus poussées ?

3) Y a-t-il eu une terrible régression touchant les services de l’hôpital du Havre concernant les enfants ? Plusieurs témoignages vont dans ce sens : Exemple : Il y a 9 ans, pour un bébé souffrant de ballonnements, reçu aux urgences de l’hôpital du Havre : tous les examens ont été immédiatement entrepris ( radio scopie , prise de sang etc).

( III) 25 juillet : Hôpital du Havre :

Prélèvement de sang aux deux mains, à un pied sans anesthésie locale , sans patch timbre transdermique, et qui ne réussit pas. Le médecin interne dit aux parents : « Retournez chez vous, ça ne nécessite pas une hospitalisation. Est-ce votre premier enfant ? » Ce qui sous entendait : Votre inquiétude est exagérée ! )

Questions : 1) L’hôpital du Havre manque t-il de compétences ( prise de sang sur un enfant de 15 mois ) ? Et de nouveau : 2) Quelle part la volonté de faire des économies prend –—t-elle dans la décision de ne pas procéder à une hospitalisation ?

( IV) Alvignac (lot ) : le docteur consulté :

Car la petite Alice continue de vomir et de pleurer Le médecin voit les pieds et les jambes du bébé gonflés ( œdème des membres inférieurs) : diagnostique immédiatement la maladie cœliaque (parfois appelée cœliaquie ou intolérance au gluten ou sprue), et demande la prise en charge immédiate par l’hôpital de Brive.

(V)l’ Hôpital de Brive :

immédiatement :

 échographie et radio du thorax

 analyses du sang : toutes les recherches ( anti- corps, etc)

 analyses des selles ( BAB)

demande l’hospitalisation au CHU de Limoges

( VI) Hôpital de Limoges : service pédiatrie

 injection d’albumine pour réduire l’œdème  Refont tous les examens de sang Ils sont experts en prises de sang sur des enfants (et les réussissent du 1er coup )

 Pèsent toutes les couches

 Installent un catétère ( tuyau souple et fin-(moins d’un millimètre d’épaisseur-, qui est destiné à être placé en permanence dans une veine pour réaliser des injections ou perfusions prolongées ou répétées. ) pour alimentation entérale et parentérale

Les parents sont autorisés, ils sont bienvenus, ils disposent d’une salle des parents, où ils peuvent prendre leurs repas ; il y a une salle de jeux pour les enfants, les enfants hospitalisés et leurs frères et soeurs.

Le diagnostic est précisé : La petite reprend du poids, de la gaîté, toujours sa maman ou son papa à ses côtés pour surmonter ces épreuves. Elle peut marcher, jouer, se retrouver dans les bras de sa maman

Questions : 1) Pourquoi tant de différence avec l’hôpital du Havre ? 2) Cela ne nous montre –t-il pas qu’il y a une médecine à 2 vitesses en France désormais ? 3) Cela ne nous amène –t-il pas à exiger un CHU au Havre ?

A côté de l’hôpital, Mac Do a ouvert une « maison des sourires » où ceux –.ci peuvent manger et dormir, recevoir leurs enfants, leur famille, dans des conditions idéales.

Question : Ainsi, c’est le monde privé des affaires qui assure l’aide aux parents à la place du service public ?

(VII) Transport par ambulance de l’hôpital de Limoges à celui du Havre

La maman a été autorisée à rester aux côtés de sa fille. Conditions idéales, humaines et sympathiques.

( VIII) Retour à l’hôpital du Havre :

Là, c’est une autre chanson ! L’accueil se fait en réanimation pédiatrique. Il y a là beaucoup de cas .plus graves. Ce qui semble indiquer par la voix de plusieurs personnes du personnel de l’hôpital, que, pour Alice, leur attention ne peut venir qu’après, et qu’on ne peut faire plus. D’autre part ces lieux exigent une asepsie totale. Première conséquence : les parents ne sont pas les bienvenus ! Encore moins les frères et sœurs, ou la famille !

La maman aura quand même une chaise pendant la journée. Et la nuit, la petite de 15 mois sera attachée par des épingles à nourrice à son lit. Pour une petite habituée à l’attention de sa mère, en ces moments où son inquiétude est grande, car elle ressent forcément la gravité de sa situation, est-ce de notre époque de traiter ainsi les enfants ?

Questions : 1) Pourquoi la petite Alice n’a pu, comme à Limoges, bénéficier d’un service en pédiatrie ? Pourquoi celui-ci n’est-il pas équipé pour recevoir des enfants alimentés par catétère ?

2 ) L ’hôpital du Havre a –t-il pris 10 ou 15 ou 25 ans de retard en quelques années ? Faute des moyens qu’on lui refuse ?

( IX) 3 septembre, hôpital du Havre :

Alice a rendez-vous à 9 heures 30 pour une endoscopie Elle est à jeun, c’est indispensable

1) On indique à l’accueil que sa maman doit l’inscrire, elle reçoit une étiquette, elle doit se rendre au premier étage. Là, les infirmières sont débordées.

2 ) Après 10 minutes d’attente, c’est seulement pour exiger un chèque : 18 € ! On explique à la maman que, depuis décembre 2007, une partie des frais n’est plus remboursée, et qu’il faut faire le chèque à l’ordre du docteur !

Questions : 1) N’est-il pas curieux dans un hôpital public de payer un docteur comme s’il s’agissait d’une consultation dans le secteur de la médecine privée ? 2) Et si une personne ne peut payer ce chèque de 18 €, que se passe – t-il ?

Refuse –t-on les soins ? Les remet-on à plus tard ? Un bébé peut bien jeûner une autre fois, ça ne peut lui faire de mal ? La CMU va intervenir : quel délai ? Avait-on prévenu les mamans de ce chèque à payer ? Non ! Pourquoi ? On pense que tout le monde a 18 € sur lui, et se doute que maintenant, à l’hôpital public, il faut d’abord payer ( Oui, déjà pour le parking ! ) !

3) On demande à la maman de redescendre à l’accueil ! Nouvelle attente.

Il y a là des enfants très jeunes à jeun également. Un bébé de 4 mois, un autre de 6 mois, un autre de 8 ans, un enfant de 10 ans. Il est 9 heures 45. Tous avaient rendez-vous à la même heure. Des infirmières expliquent : on donne à tous la même heure de rendez-vous , et ensuite on donne un ordre d’ accueil chez le médecin. Celui-ci peut arriver à 10 heures ! Dans la salle d’attente, c’est l’énervement des enfants et des mamans. Souffrances des bébés à jeun !

Mais au Havre, on en est encore là, la souffrance des enfants, faut faire avec, on n’a pas les moyens ! Connaissez –vous la triste rengaine ?

4) On enlève l’enfant à la maman, l’opération aura lieu sans elle.

5) La maman d’Alice est appelée par le médecin pour connaître le résultat de l’endoscopie : L’intestin de la petite Alice est très abîmé. Il faudra lui interdire à vie tout gluten. ( Donc surveiller très régulièrement son poids )

Alice a retrouvé sa maison et son plaisir de jouer. Elle est condamnée au tout sans gluten ! Connaissez-vous le quinoa ?

Questions : Au CHU de Limoges le médecin (du service pédiatrie) a dit aux parents d’Alice : « Moi, j’écoute d’abord les parents, leurs renseignements sont très utiles. »

1) Pourquoi à l’hôpital du Havre ne les a –t-on pas écoutés ? Cela aurait évité de diagnostiquer une gastroentérite. Cela aurait évité que l’intestin de la petite soit atteint à ce degré.

( Se reporter plus haut à la première visite à l’hôpital du Havre )

2) Y avait –il des consignes pour limiter les examens ? °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Les conclusions que je propose :

1) J’avais suivi les actions du collectif de l’hôpital, en les trouvant très légitimes, mais je me rends compte maintenant que c’était resté abstrait pour moi. Je viens de vivre comme grand père de cette petite Alice où conduit la politique menée vis-à-vis de notre hôpital public du Havre. 2) L’exigence d’un CHU au Havre me semble légitime, je souhaite que le collectif de défense de l’hôpital public du Havre la prenne en compte. Car, en effet :

 Notre agglomération du Havre équivaut en population celle de plusieurs départements français

 Sa population est plus touchée que la plupart par les atteintes de diverses maladies ( notamment liées aux risques industriels encourus dans l’emploi et par la pollution de la zone industrielle. Ces questions de pollution méritent des études plus poussées justement ici.

 Cette agglomération manque actuellement de médecins

 La création d’un CHU au Havre permettrait de rendre plus attractif l’hôpital du Havre et d’y amener des spécialistes de grande compétence

 Il serait donc utile de vaincre l’opposition due aux rivalités corporatistes entre hôpitaux de Rouen de Caen et du Havre, qui oublient l’intérêt des Havraises et Havrais de tous âges.

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 Concernant le gluten :

La pression économique et scientifique de ce monde « libéral » a poussé à sélectionner les blés qui font plus facilement du pain et un pain plus léger d’apparence. Cela sans se préoccuper des incidences sur la santé des consommateurs. Du gluten a été ajouté à un nombre considérable d’aliments, y compris pour bébés. Sans que le danger des conséquences d’une intolérance au gluten fasse l’objet d’une communication publique conséquente.

En Europe, selon les pays, l’intolérance au gluten touche entre 1/300 et 1/500 personnes. ( Tentons une prévision pour l’agglomération du Havre, en prenant une moyenne de 1/400 personnes touchées, on aboutit à 500 personnes ). Cette intolérance est auto-immunitaire, elle auto-détruit des cellules de l’intestin.

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