Le Blog de Jean Pierre Rioual

Accueil du site > Ça s’est passé hier ....( compte -rendu des réunions ) > ces commémorations

chaque 11 novembre

ces commémorations

sans mémoire....

mercredi 11 novembre 2009, par Jean Pierre


-
 Il y a deux sortes de monuments aux morts de 14-18, il y a les belliqueux de pierre lançant encore grenades et pointant baïonnettes, il y a les soldats blessés mourants, il y a les femmes qui pleurent amants, avec leurs enfants orphelins dans leur jambes. Celui du Havre est plutôt du genre à rappeler que la paix est la seule humaine ! Et cet énorme bloc statuaire porte sur son socle les noms d’or des centaines de morts, tous fauchés trop tôt dans le bain de sang barbare. Les hauts drapeaux qui flottent tout autour me semblent jeter au ciel une forte complainte muette et éternelle…

Je ne connais rien de mieux pour le souvenir de ces pauvres hommes transformés en soldats que :

" Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit- Déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places- Déjà le souvenir de vos amours s’efface- Déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri-

 C’est d’Aragon, et chaque année je faisais découvrir ce poème à mes élèves (1)

Hier, 10 novembre, la libre pensée du Havre, le mouvement de la paix, l’ARAC et la ligue des Droits de l’Homme avaient appelé (2) à se souvenir des soldats fusillés car ils avaient eu l’honneur et la lucidité de refuser le carnage barbare.- Voir sur ce site l’article "Les 4 Havrais pacifistes fusillés en 1917" écrit en 2008.- J’ai découvert l’année dernière sur le livre d’histoire de mon petit fils que Jaurès n’était même pas mentionné dans les pages relatant cette affreuse guerre, attention aux commémorations sans vraie mémoire !

<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<< (1) chanté par Léo Ferré , à réécouter !-

Tu n’en reviendras pas toi qui courais les filles Jeune homme dont j’ai vu battre le coeur à nu Quand j’ai déchiré ta chemise et toi non plus Tu n’en reviendras pas vieux joueur de manille

Qu’un obus a coupé par le travers en deux Pour une fois qu’il avait un jeu du tonnerre Et toi le tatoué l’ancien Légionnaire Tu survivras longtemps sans visage sans yeux

Roule au loin roule train des dernières lueurs Les soldats assoupis que ta danse secoue Laissent pencher leur front et fléchissent le cou Cela sent le tabac la laine et la sueur

Comment vous regarder sans voir vos destinées Fiancés de la terre et promis des douleurs La veilleuse vous faite de la couleur des pleurs Vous bougez vaguement vos jambes condamnées

Vous étirez vos bras vous retrouvez le jour Arrêt brusque et quelqu’un crie Au jus là-dedans Vous baillez Vous avez une bouche et des dents Et le caporal chante Au pont de Minaucourt

Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit Déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places Déjà le souvenir de vos amours s’efface Déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri

<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<< (2)

JPG - 108.1 ko

Répondre à cet article

1 Message


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP | squelette