Le Blog de Jean Pierre Rioual

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Les résistants du quartier de l’Eure

ne jamais oublier

mercredi 7 mai 2014, par Jean Pierre


Louis Eudier,Pierre Guinard, Roger L’Hévéder, Jean Le Brozec, Désiré Rebeuf, tous ouvriers, - métallos, marin, docker- tous militants CGT- Les quatre premiers militants communistes- Tous ont pris les plus grands risques pour lutter contre l’oppression nazie. Le fascisme, c’est toujours le racisme et la répression des mouvements syndicaux et politiques opposés à la toute puissance du capital. Comment l’oublier aujourd’hui ?

Evoquons trop rapidement la mémoire de chacun de nos camarades :

JEAN LE BROZEC

La plaque qui marque le souvenir de son sacrifice se trouve rue Gravelotte

En juillet 1943, la police nazie le recherche depuis plusieurs semaines. La fureur des Allemands est décuplée depuis la grande défaite que l’Armée rouge leur a infligée à Stalingrad. Le 9 juillet, Jean Le Brozec est poursuivi. Espère t-il encore leur échapper, alors qu’il fuit en bicyclette ? Devant l’église Sainte-Marie, il est abattu. Il avait 32 ans.

Jean Caurret Jean Le Brozec et Jean Caurret se connaissaient bien.

Syndicalistes actifs de la CGT, avec Louis Eudier, ils s’étaient souvent retrouvés à la permanence du syndicat des métaux, .Malgré l’interdiction de l’Armée allemande, ils avaient travaillé à la reconstitution des syndicats. Il y avait un grand besoin de solidarité, car si les Allemands faisaient bombance, la misère frappait durement les quartiers populaires de notre ville. Aux actions de solidarité s’ ajoutaient la propagande syndicale et l’activité politique pour dénoncer l’occupation .Jean Cauret fut arrêté et déporté. Il mourut à 38 ans dans le camp de Wierner-Neustad

ROGER L’ HEVEDER

La maison où il habitait dans la rue Bellot, près de l’usine Caillard, n’existe plus. Située alors dans notre quartier dans une rue qui a aujourd’hui disparu : la rue Fulton. Il n’y pas de plaque du souvenir pour ce camarade. Mais une rue du quartier porte son nom et honore sa mémoire. Roger l’Hévéder s’était porté volontaire aux côtés des Républicains Espagnols qui défendaient le gouvernement de Front populaire qu’ils s’étaient donné par des élections démocratiques en 1936. Les gouvernements anglais et Français avaient décidé de refuser leur aide aux républicains espagnols, alors qu’intervenaient les bombardiers d’Hitler aux côtés des soldats marocains du Rif, alors colonie espagnole que commandait le dictateur Franco. Si quelques personnalités et militants socialistes participèrent à la défense de la république espagnole démocratiquement élue, seul en tant que Parti, le Parti communiste Français appela dans notre pays à l’acte de solidarité qui parait si légitime aujourd’hui. Quand, en septembre 1939, la Gestapo découvre que Roger l’Hévéder, que la police française vient de leur livrer, a fait partie des premiers combattants antifascistes de l’Europe, leur vindicte s’exerce. N’oublions pas que c’est le commissaire de police du quartier de l’ Eure qui le dénonça aux Allemands pour diffusion du journal l’ Humanité, alors interdite. Les Allemands eurent beau faire : les interrogatoires de Roger L’Hévéder ne livrèrent aucun secret ! Roger L’Hévéder fut incarcéré dans les baraquements de Compiègne, où l’ Armée nazie interna des milliers de Résistants. L’armée hitlérienne se vengeait alors des attentats que multipliaient les résistants communistes et qui terrorisaient son armée occupant la France en fusillant des communistes et des Juifs. Le 14 février 1942, un attentat ayant eu lieu au Havre, en représailles Roger L’Hévéder fut fusillé : il avait 28 ans !

DESIRE REBEUF, syndicaliste docker, fut déporté à Mathausen. Il succomba dans ce camp à 47 ans. Une plaque honore sa mémoire boulevard Mouchez, et une place du quartier porte son nom.

Rappelons aussi les noms des camarades aujourd’hui disparus, qui participèrent eux-aussi à la Résistance, et survécurent à la sinistre barbarie du fascisme allemand soutenu par la collaboration.

LOUIS EUDIER, qui habita la rue de l’ Eglise du quartier de l’Eure du Havre. Infatigable miiltant de la CGT, il avait été un des initiateurs de l’occupation de la première usine occupée en France en 1936. Alors que les nazis occupent le Havre, il organise la solidarité envers les Havrais frappés par la misère profonde que la guerre apportait, du fait notamment des prélèvements que l’armée aux ordres d’Hitler opérait sur les ressources de la France. Il est Arrêté et déporté du 6 juillet 1942 à son retour du terrible camp d’ Auschwitz en 1944. Il fut le conseiller général communiste de ce canton, après avoir été parmi les premiers responsables de l’union locale CGT du Havre pendant de longues années. La salle de réunion du quartier de l’Eure, rue Marion, porte son nom.

GUSTAVE AVISSE, qui habita le foyer Belge du quartier de l’Eure, participa aux côtés de Rol Tanguy, à la libération de Paris. Ce militant communiste se révéla un formidable combattant et reçu pour cela la direction de beaucoup d’opérations des Résistants parisiens

Pierre Guinard, marin syndicaliste, lui aussi militant CGT et communiste qui devint conseiller général. Une rue du quartier honore sa mémoire.

Et nous ne pouvons citer tous ces habitants de ce quartier de l’Eure du Havre qui, eux - aussi, participèrent à cette lutte. Parmi eux, des personnes de tous les grands courants de pensée qui rendent si riche la vie démocratique française. Et parmi eux, beaucoup de militants de la CGT, et beaucoup de communistes, ( 210 en Seine Inférieure furent ainsi assassinés par les nazis pour acte de résistance )

A

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