(C’était une réunion, il y a moins d’un mois), un camarade me demandait en aparté : « Alors, il y en a qui partent ici ? »-
Dans la région du Havre, j’en connais deux, dans la toute dernière période. Je leur confirme mon amitié, mon respect de leur décision.-
Le camarade qui murmurait sa question dans la réunion pensait évidemment à ces dizaines de personnalités de premier rang qui font connaître leur départ.
Je tiens ici à vous permettre de lire ce qui les amène à une telle décision.
Il suffira d’inscrire : ceux qui partent, dans le rectangle « recherche » en haut de cette page
Précisons tout de suite, pour mes camarades, je pense à celles et ceux que je connais bien pour leur générosité, leur souci de la justice, de la démocratie, du progrès pour tous les peuples : je n’abandonne pas le communisme. Je ne retourne pas ma veste, je ne m’en vais pas vers les socialistes. C’est absolument tout le contraire de cela ! (D’ailleurs, je garde ma carte ). Ça semble contradictoire ?
N’était- ce pas contradictoire d’être communiste, donc partisan de la liberté et de soutenir Staline ? Bon, c’est du passé ! Mais contrairement à ce que l’on ressent en étant communiste, nous vivons depuis longtemps dans de sacrées contradictions. Des exemples ? On vient d’appeler à voter pour une alliance : le front de gauche, et notre liste commençait par trois communistes ! Nos tracts clament notre dénonciation du capitalisme, le refus des privatisations, etc. Et quand « on a été au gouvernement », ce gouvernement a privatisé, son premier ministre a dit qu’on ne pouvait rien faire contre les licenciements (à l’occasion de la lutte des Michelin), un autre ministre de ce gouvernement de soit- disant « gauche plurielle » a proclamé qu’il fallait dégraisser le mammouth en parlant ainsi de l’éducation nationale, et les ministres communistes sont restés jusqu’au bout ! Jusqu’à découvrir que les gens plaçaient Jospin derrière Le Pen ! -
Alors, il faut bien s’en rendre compte : les contradictions foisonnent. Tenez : c’est dans les quartiers les plus populaires que l’abstention a été la plus énorme ! Ces chiffres : 20, 25 , 25, 36, etc. ce sont ceux du nombre d’électeurs qui ont voté pour le front de gauche dans mon 2ème canton ouvrier : où il y a dix ans, les votes pour le candidat communiste étaient dix fois plus forts ! Et cela, alors que les sondages nous assurent que plus de 70 % des gens condamnent actuellement le capitalisme !—
— Encore une de ces foutues contradictions : on aurait donné « une bonne gauche » à Sarkosy avec ces régionales ? Alors, qu’est ce qui lui permet de continuer à s’attaquer à nos retraites et à tout ! Et les récentes déclarations des dirigeants du PS sur les retraites : cela tient –il d’une bonne gauche ? Tout cela n’est pas clair ? C’est sans doute une des profondes raisons de l’abstention !
Je viens de lire dans l’huma de vendredi dernier l’encart titré « Communistes » : il y a les rapports et les discussions du dernier conseil national, du PCF, sa plus haute instance.
Pour ne pas faire plus long ici, je vais écrire dans un autre message ce qui m’a stupéfié, et qui me décide de permettre ici qu’on l’on trouve les paroles de camarades qui s’en vont en disant pourquoi.-
Ah !Il y a la fable que ceux qui s’en vont …Il paraît que c’est obligé : ils ne deviennent plus rien, ou pire… Cette fable a quelque chose d’inouï : alors Aimé Césaire, André Gide, Albert Camus, etc. ce sont des gens, qui en quittant le parti qu’ils ont cru idéal, auraient trahi ou auraient disparu de la mémoire de notre peuple ? Vous trouverez ici le début d’une liste des ex- PCF, célèbres et qui le resteront, et du bon côté de l’humanité ! Mais, il y a parmi nous, au Havre, d’excellents copains qui ont dû nous quitter, comme Roland Ricouard par exemple, qui anime si bien le mouvement de la paix et qui continue d’être attentif à sa ville et à intervenir, et parfois à obtenir ! Bien sûr, on dit qu’il y a davantage d’anciens communistes qui n’y sont plus que l’on compte d’adhérents aujourd’hui. Et moi qui ait été responsable à l’organisation du parti au Havre pendant plus d’une bonne demi douzaine d’années, je dois avouer que c’est bien ce que les chiffres indiquent ici ! Je salue toutes celles et tous ceux parmi eux qui ont gardé le cœur communiste.-
— Justement, j’ai retrouvé récemment un des jeunes amis qui milita dans notre quartier de l’Eure au moment où je m’y activais de mes forces, de toute ma conviction. Il m’expliqua qu’il n’avait pu suivre les aléas des « dirigeants d’en haut ». Un jour, il fallait les suivre pour le programme commun à tout casser. Le parti socialiste, c’était formidable, il l’avait signé, il n’y avait plus qu’à l’appliquer.. Puis, un soir, surprise totale, il fallait comprendre que tout cela n’était qu’illusion, il fallait dénoncer cet espoir qu’ils avaient fait naître ! Nous revoilà dans les contradictions !-Bon le parti s’est expliqué là-dessus, d’accord, mais lorsqu’il parle d’un nouveau front populaire incluant le PS, je me demande bien comment on va faire avec l’actuelle hégémonie du Parti socialiste. Celui-ci ne voudra jamais égratigner le capitalisme, faut- il qu’il ne le reprouve une nouvelle fois ? Encore une contradiction de taille !-
-La pire contradiction, c’est peut être celle qui fait référence à Marx ( « Au secours Marx revient » titrait l’HUMA il ya 8 jours ). Car Marx voulait l’émancipation individuelle par les citoyens eux -mêmes ! Est-ce bien à cela que contribuent les partis qui décident tout à la place des gens ? On dit que la droite a été sanctionnée. Il n’y a qu’elle ? Regardez ces abstentions des milieux populaires et des jeunes : tout le monde en dit un mot, un jour ou deux. Mais il faudrait aller bien plus loin dans la compréhension de cette vague de refus de la politique comme elle se fait aujourd’hui, y compris par les partis qui se disent révolutionnaires ! —
— Pour revenir à l’idéal communiste, et ne pas continuer à lui tourner le dos, il va falloir bousculer de vieilles idées bien conservatrices, qui ont fait nid, dans notre parti même, et font obstacle au progrès !
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